Des Jocistes

[2020.06.01] Covid19 – (Dé)Confinés en milieu ouvrier : les jeunes témoignent (10)

Semaine du 1er au 7 juin

Le déconfinement se poursuit en France et la JOC termine sa série de témoignages de jeunes confinés en milieu ouvrier ! Plus que jamais, il apparait indispensable de rendre visibles ces vies confinées et ces vies déconfinées à venir…  Au sein du mouvement, les jeunes sont nombreuses et nombreux à appréhender la période à venir : accès à l’emploi, étude, logement… Parce qu’elles et ils valent plus que tout l’or du monde, la JOC a publié chaque jour sur son site (ainsi que sur Facebook, Twitter et Instagram) et depuis les débuts de cette crise sanitaire leurs témoignages. (Voir résumé des semaines précédentes au bas de cet article)

Vous souhaitez témoigner ? Ecrivez-nous à communication@joc.asso.fr

“Je suis contente de donner de mon temps en cette crise pour être utile auprès des gens.”

“Je suis bénévole depuis quelques années à la Protection civile (PROTEC). Dans le cadre de l’épidémie du COVID 19, la PROTEC a demandé si des personnes étaient disponibles pour faire des permanences pendant le confinement et le dé-confinement. Certains ne le souhaitaient pas. J’ai dit « oui ». De toutes façons, je ne travaillais pas pendant le confinement.

On est 11 bénévoles, 9 de l’antenne de Lormont, 2 de l’antenne de Cenon (en renfort certains jours). On a tourné sur la mission « EHPAD » et la mission « Masques » et on est tous bénévoles. On ne peut pas s’empêcher d’avoir peur face à cette crise. Je me protège un max, je fais attention. Les gens sont corrects. Ils n’ont pas vraiment le choix, même s’il y en a qui essaient de passer outre les consignes.

Heureusement on a des temps de pauses et de paroles, que ce soit pendant les missions ou après les missions. Sur Messenger on a fait un groupe. On fait un Skype 1 fois par semaine. On se parle par SMS aussi et on échange sur les réseaux sociaux.

Ma famille s’inquiète, surtout ma maman. Elle s’inquiète aussi pour ma sœur qui travaille comme vendeuse dans un magasin d’alimentation. Je suis contente de donner de mon temps en cette crise pour être utile auprès des gens. Car, je me suis engagée à la Protection civile pour donner de mon temps en toutes circonstances et avec mes moyens.”

Alison, 23 ans, Lormont (33)

 

“En JOC, j’y ai rencontré des jeunes comme moi, qui avaient les mêmes problèmes, les mêmes questionnements et recherches à propos d’eux mêmes.”

“Je suis en seconde pro commerce. Ça été compliqué au début mais ça s’est vite stabilisé. Certains profs se sont adaptés d’autres moins. Je devais être en stage en juin, dans une librairie. C’est annulé et je suis déçu. C’est l’école qui a décidé que les stages ne seraient pas comptés pour tout le monde.

Je vis avec ma mère, mon beau père et mon petit frère de 10 ans. Nous habitons en appartement. C’est parfois tendu… Je sortais pour les courses. Ma mère sort d’une leucémie, sa santé est encore fragile et elle est très à risque : on fait très attention. Les cours me prenaient pas mal de temps, c’était bien d’être là pour ma famille, on cuisinait.

Mon lycée rouvre fin mai. Je n’y retournerai pas, ni mon petit frère pour ne pas mettre en danger ma mère. Je continuerai encore quelques temps de suivre les cours à distance.

En JOC, je suis en équipe avec Lola. Nous ne sommes que tous les deux pour le moment mais on espère agrandir l’équipe pour faire vivre la fédération de Manoque ! Je suis nouveau en JOC, c’est depuis la Session de formation des jocistes (SFJ). Grâce à Lola, j’appréciais déjà la JOC, c’est à la SFJ que je me suis lancé. J’y ai rencontré des jeunes comme moi, qui avaient les mêmes problèmes, les mêmes questionnements et recherches à propos d’eux mêmes. Ça m’a motivé de voir qu’on pouvait faire des choses qui nous rassemblent.

Avec le confinement, on n’a pas pu faire ce qu’on avait prévu. On voulait organiser un ciné-débat pour présenter la JOC avec la fédé de Martigues. Faudra qu’on établisse une nouvelle date.

Dylan, 16 ans, Manosque (04)

“Après ça on pourra tous faire briller les étoiles des constellations de nos vies. Nous continuerons à faire changer les choses.”

“Je m’appelle Kheira, j’ai 19 ans et j’habite à Sète. Je suis en recherche d’emploi. Je vis avec mon assistante familial et on est 7 à la maison. On est un peu tous sur les nerfs, ce qui est normal, y’en a plus que d’autres mais on doit faire avec. C’est sur que c’est pas toujours facile, mais pour protéger la vie de tout le monde, ne pas faire de bêtises et rester neutre, du moins essayer. Et dès qu’une chose ne va pas : en parler. Je m’occupe en composant des chansons, des raps en dansant, chantant, dessinant, je lis aussi et j’essaie de stimuler mon cerveau de temps en temps pour ne pas m’oublier devant les écrans. J’aide pour le ménage ce qui est tout à fait normal. Le confinement ne me fait pas si peur, si on fait attention sans faire trop dans l’abus, alors on n’a pas beaucoup de chance de l’avoir. Par contre pour la suite oui j’ai peur, car je vais devoir chercher un appartement ou un studio. Ce qui me fait peur ce n’est pas le fait d’y vivre, c’est de me dire ça y’est je ne peux plus être une enfant. Même si, je n’ai jamais vraiment été une enfant. J’ai toujours dû m’occuper des problèmes qui ne sont pas de mon âge.

Je reste en lien avec mes copains de la JOC, pour certains je parle avec eux sur Instagram. Et pour ce qui est de mon équipe je n’ai pas vraiment de contact avec eux car j’avoue que Messenger et Facebook, je délaisse vraiment ces réseaux. Et après mes copains de la vie de tous les jours, on parle beaucoup. J’aimerais dire aux jocistes que on est tous dans le même bateau, qu’on devrait aider les personnes dans le besoin, que c’est une passe et qu’après ça on pourra tous faire briller les étoiles des constellations de nos vies. Nous continuerons à faire changer les choses. Rêvons d’un monde meilleur on pourra peut-être pas vivre dans un monde parfait mais nous pouvons vivre dans un monde où la tolérance, l’égalité, l’équité et la joie peuvent régner. Où le jugement et l’injustice seraient de moins en moins présent. Où nous pourrons être enfin nous même sans que l’on nous juge ou nous regarde. J’ai vraiment beaucoup trop de choses à dire mais ce serait trop long. Je vous souhaite une merveilleuse journée.”

Kheira, 19 ans, Sète (34)

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Lire  les témoignages des semaines précédentes :

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