Jeunesse Ouvrière Chrétienne

[2020.04.30] #1erMaiConfiné Parole du mouvement

Le 1er mai 2020

Le 1er mai, c’est la journée internationale des travailleuses et des travailleurs, chaque année les militantes et militants de la JOC, rejoignent les cortèges partout en France et vivent un moment collectif, festif. Cette année, avec les mesures de sécurité liées à la pandémie de Covid19, nous ne pouvons aller battre le pavé. Mais, ne restons pas invisibles : à nos fenêtres, nos balcons, nos jardins, nos portes, portons nos revendications, affirmons qu’un jeune travailleur vaut plus que tout l’or du monde ! Ci-dessous, la parole du mouvement. Toutes les infos sur ce #1erMaiConfiné de la JOC et dans ses fédérations dans cet article ou sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter et Instagram)

Parole du mouvement
#1erMaiConfiné

En ce 1er mai 2020, nous ne pouvons pas nous réunir dans la rue mais partout en France, les jocistes se mobilisent. Pour nous, jeunes issus du milieu ouvrier, cette journée est une occasion de redire que nous valons plus que tout l’or du monde. Benoit, Emilie, Mégane, Petrit, Adeline, Maelle, Souleymane, Elodie et beaucoup d’autres prennent la parole ces dernières semaines et témoignent d’un quotidien qui s’endurcit et d’incertitudes qui grandissent.

Plus que jamais, les jeunes du milieu ouvrier et des quartiers populaires doivent avoir accès à un emploi digne et à une situation stable qui leur permette de prendre leur autonomie. Celles et ceux qui travaillent doivent pouvoir se sentir en sécurité, en ce moment face au Covid-19 mais pas seulement. Elles et ils vivent dans l’incertitude permanente de la conservation de leur emploi. Le travail est une priorité comme en témoigne Amour, 28 ans : « C’est très difficile de ne pas aller travailler. Pour moi, travailler est une thérapie. Ça me permet de ne pas revivre le passé. »

Le nombre de jeunes privés d’emploi risque d’exploser. Pour elles et eux, avec ce confinement, tout s’arrête : les recherches d’emploi ne sont plus possibles, les rendez-vous Pôle Emploi sont annulés, l’accompagnement des personnes en situation difficile fonctionne au ralenti… Les jeunes qui occupaient un emploi précaire jusqu’à présent se retrouvent sans contrat et pour beaucoup, sans ressource. De trop nombreux jeunes se retrouvent dans la situation de Manolo, 19 ans : « Je stresse pour le boulot. Je cherchais du travail en intérim, là tout s’est arrêté. Je ne vais pas avoir de revenus, ça me fait peur. Je ne sais pas comment on va payer le loyer. » Au quotidien, ces jeunes privés d’emploi doivent lutter pour se nourrir, pour se loger. À la JOC, nous le savons, elles et ils ne baissent pas les bras et se battent sans relâche pour un avenir meilleur malgré le manque de soutien dans une société élitiste où ceux qui nous gouvernent revendiquent qu’il y a « des gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien » !

Pour celles et ceux qui sont au collège, au lycée, en études, en apprentissage ou en formation, l’impossibilité de se projeter s’intensifie. Elles et ils font face à énormément de questions et trop peu de réponses pour construire leur avenir. Avant la pandémie, 26% des jeunes interrogés par la JOC indiquaient ne pas parvenir à se projeter dans leur vie dans 5 ans et 32% n’y parvenaient qu’un peu. Aujourd’hui, ce constat va s’accentuer : stages annulés, apprentissage arrêté, rentrée incertaine, vœux et poursuites d’étude en attente, examens annulés ou reportés sans nouvelle date… C’est ce que dénonce Mina, 20 ans : « Le problème, c’est que pour mon bac il y a l’examen en laboratoire, et ça on peut pas le faire en ligne, à distance. Je suis en train de compléter mon dossier sur Parcoursup, je veux faire des études dans le domaine de la santé. » 

La JOC s’inquiète pour le sort de milliers de jeunes du milieu ouvrier des quartiers populaires face à cette situation inédite. La crise économique qui va faire suite à cette crise sanitaire va entrainer suppressions d’emploi, ralentissement des embauches, non renouvellement de contrats précaires, de droits au chômage, et ce sont celles et ceux qui souffrent déjà d’un quotidien instable qui vont subir cette tempête de plein fouet. Cette crise met en lumière des injustices et des inégalités dont souffrent les plus pauvres : fracture numérique, conditions de logement, accès à la santé… Elle révèle aussi de la solidarité, de la fraternité et de l’humanité au sein de nos quartiers ou de nos familles. La JOC milite pour une sortie de crise basée sur l’humain et non sur l’argent parce que les jeunes travailleurs et travailleuses valent plus que tout l’or du monde car elles et ils sont enfants de Dieu* !

En ce 1er mai 2020 plus que jamais, la JOC croit à la construction d’une société nouvelle à partir d’un élan collectif et de prises de conscience, de luttes collectives pour définir de nouvelles priorités politiques au sein de notre société.

*Cardijn, fondateur de la JOC

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