Des Jocistes

[2015.02.13] Portrait : Florent, Il était une “Foi”

Florent, 17 anPortrait_Florent_13fev2015s, est lycéen à Nevers. Il est actuellement en stage dans une agence immobilière. Mais ce n’est pas de sa profession dont il nous parle aujourd’hui. Enfin pas directement…

« Vous êtes sur la messagerie de Florent, responsable de l’équipe JOC de Nevers, vous
voudriez un renseignement, rappelez-moi. » En tombant sur sa messagerie, on pourrait croire qu’il est jociste depuis toujours et pourtant, ce n’est qu’en 2011 qu’il rencontre Marie-Reine, l’accompagnatrice JOC de Nevers. « J’étais déjà dans la paroisse et le prêtre m’a invité à un temps JOC. J’y découvre une asso sympa et dynamique où les jeunes se connaissent, ont des idées en tête. Plus de 80 ans qu’ils se mobilisent ! »

La mobilisation de Florent n’est pas dans le sport, la musique, ou une activité manuelle. « Je n’ai pas le temps, mes amis disent que j’ai un emploi du temps
de ministre ». C’est auprès de son Église qu’il s’engage « je suis servant d’autel et j’anime le caté sur ma paroisse ».
Pauvre Florent, on pourrait imaginer que ses parents ont dû le pousser à aller au caté, le traîner à la messe, mais en réalité pas du tout.
« Je sais depuis l’âge de 8 ans que j’ai envie d’être prêtre. Pourtant mes parents ne sont pas croyants. C’est ma grand-mère qui m’a transmis cette vocation. Elle m’a fait partager sa foi et sa vision des choses. » Il ressent toutefois un décalage avec certains jeunes : «Partout j’essaie de les pousser un peu, je leur demande comment ils vivent. Je n’arrive pas toujours à créer un lien car ils se disent que je suis quelqu’un de la paroisse. Je me sens jeune mais eux pensent qu’un servant, c’est un jeune pas comme les autres. » Il se souvient en riant que « le lendemain d’une célébration, certains camarades ne savaient pas comment m’interpeller : monsieur ? Salut ? »;

Cette difficulté à nommer, Florent la retrouve avec Dieu : « Même si on l’appelle pas tous
par le même nom, c’est le vivre ensemble, s’entraider. Si on se mange le nez avec nos religions, on ne s’en sortira pas ! » Marqué par les récents évènements à Charlie Hebdo, il comprend les critiques faites au religieux « les criminels disaient que c’était pour la religion mais ça n’a pas de sens… Aujourd’hui, les dirigeants de l’Église transmettent un message de paix, montrent qu’on est tous humains, tous frères et qu’on partage la même terre. » Tous humains et tous libres de se présenter comme on est : « C’est drôle, à la cathédrale, on voit parfois que sous leurs aubes, les servants d’autel portent des chaussures jaunes fluo. » Chacun est accueilli, « vient simplement vers ce Dieu qui nous appelle à avancer.
C’est vrai que les grandes processions plaisaient à l’Eglise mais on n’a pas besoin de se changer. Je dirais même que les parures très chics de certains responsables d’Église, ont données une mauvaise image ».

A Florent de poursuivre son chemin grâce à « qui rassure et permet d’avancer». On l’entendrait presque siffloter le tube d’Ophélie Winter (« Dieu m’a donné la foi », bien sûr !)

Retour en haut