Jeunesse Ouvrière Chrétienne

JEUNESSE OUVRIèRE CHRéTIenne

Le mouvement

La JOC est un mouvement d’Education populaire* dont les jeunes eux-mêmes sont responsables : son projet éducatif est basé sur l’action et la responsabilisation. Lieu de rencontre et de formation, elle donne des clés aux jeunes pour mieux comprendre la société et le monde.

La JOC est un mouvement apostolique** : elle permet aux jeunes de se découvrir aimés de Dieu et de prendre conscience de leur dignité.

La JOC rassemble : elle fait se rencontrer les jeunes et leur permet, ensemble, de bâtir un projet de vie, un projet professionnel, un engagement dans la société et dans l’Eglise…

La JOC sensibilise les jeunes au vivre ensemble, à l’aller-vers, à l’action collective, à l’engagement : ils se construisent des convictions et deviennent des militants libres de leurs choix.

La JOC fait découvrir aux jeunes, dans la continuité de son histoire, une “conscience ouvrière” : cheminer vers une dimension collective et solidaire, être acteur de sa vie, de la société, revendiquer, agir pour un changement dans la suite des luttes sociales.

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* Education populaire : qui a pour objectif de permettre la construction de la personne et du citoyen de façon collective, par le partage de l’expérience.
** Apostolique : qui a pour projet de faire connaitre Jésus Christ, de fonder des nouvelles communautés de croyants.

Ici tu pourras trouver des informations sur des personnalités et faits qui ont marqués la JOC depuis sa création.

JEANNE AUBERT, première Jociste de France

Née le 6 décembre 1909 dans le Jura, Jeanne Aubert s’installe très tôt avec sa famille en région parisienne. Dès l’âge de 15 ans, elle découvre la précarité de la vie ouvrière, qui affecte plus particulièrement les jeunes filles et les femmes. Devenue dactylo-facturière en 1926, elle se rapproche petit à petit des milieux militants et syndicalistes en rejoignant la CFTC. Elle y rencontre les idées de l’abbé Guérin et s’enthousiasme pour la création de la JOC en 1927.

Très vite, elle perçoit la nécessité de créer une JOC pour les femmes, leur permettant de s’émanciper en « participant à la naissance d’une autre église », selon ses propres mots. Elle reprend le modèle de la JOC masculine et crée la première section de la JOCF le 26 février 1928. Très rapidement, d’autres sections se mettent en place en région parisienne. L’abbé Guérin lui propose alors d’être la première Présidente de la JOCF, toutes sections rassemblées. Pour mener à bien sa mission, elle va à la rencontre des ouvrières et prend le pouls de leurs conditions de travail et de vie.

L’essor de la JOCF est incroyable : on compte 180 000 adhérents en 1939 et Jeanne Aubert préside avec l’abbé Guérin le 10e anniversaire de la JOC en 1937. Pendant la seconde guerre mondiale, Jeanne Aubert ne renonce pas à son combat. Dès juillet 1940, elle est appelée par l’abbé Guérin, pour représenter la JOC aux réunions du Secrétariat d’Etat à la Jeunesse de Vichy, avec pour mission de lutter contre la formation éventuelle d’un mouvement unique de la jeunesse, comme en Allemagne nazie. En 1941, elle entre dans le Mouvement populaire des familles avec son mari et lance à Lyon les Aides familiales du milieu populaire. En 1944, elle fonde la première école de formation des Aides familiales.

Après la guerre, le travail et les compétences de Jeanne Aubert sont largement reconnus. Elle est élue membre du Conseil d’Administration de l’UNAF et membre du CESE pour y représenter les familles. De 1958 à 1962, elle est en outre chargée de mission auprès du Ministère du logement et de l’urbanisme pour y exprimer les désirs des mères de famille. Elle devient également, pendant 10 ans et jusqu’à sa retraite en 1974, Présidente de l’UFC-Que-Choisir.

Le temps a passé et le souvenir de Jeanne Aubert s’est estompé. Aujourd’hui, la JOC a souhaité lui rendre hommage et raconter son engagement. Dans une période où la dignité des travailleurs n’est toujours pas acquise, ses mots résonnent d’autant plus hauts et forts.

Créée en 1925 en Belgique par un prêtre, Joseph Cardijn, la JOC naît en France à Clichy en 1927 sous l’impulsion du père Guérin. Il proposait aux jeunes qu’il rejoignait de réfléchir, d’analyser ce qu’ils vivaient, de se former et de mener l’action. Lorsqu’il entendit parler de la JOC belge, il eut l’intuition que c’était l’outil dont ils avaient besoin pour faire l’unité de leur vie dans tous les domaines (famille, amis, logement, travail, foi…) Le mouvement se développa dans un contexte industriel et ouvrier de manière fulgurante et devint rapidement un mouvement de masse influençant la création des mouvements d’action catholique spécialisés par milieux dans l’Eglise.

La JOC s’adresse aux jeunes de 13 à 30 ans issus du milieu ouvrier (mais d’autres jeunes issus de divers milieux qui se retrouvent dans son projet peuvent aussi la rejoindre). Jeunes travailleurs, en situation précaire ou non, tous sont en recherche de croyances et veulent se retrouver avec d’autres jeunes pour réfléchir, partager et agir. Car malgré les différences de religion, de situation professionnelle, d’origine… ils témoignent des mêmes difficultés : peurs et incertitudes face à l’avenir, manque de reconnaissance dans la société, préjugés et discriminations, précarités et solitude, et des mêmes aspirations également : être acteur de leur vie et de la société, faire vivre la solidarité et la fraternité.

 

LE VOIR – JUGER – AGIR​

VOIR – Accueillir la vie
Présente sur les lieux de vie des jeunes (lieux de formation, de travail, quartiers…), proche de leurs réalités, la JOC est à même de comprendre leurs besoins, leurs difficultés, leurs attentes… A la JOC, les jeunes partagent ce qui les rend heureux, les fait grandir, témoignent des situation qu’ils subissent, des injustices dont ils sont témoins… Par la relecture, la JOC les invite à porter un autre regard sur la vie, un regard inspiré par la foi en Jésus Christ.

JUGER – Découvrir le monde et découvrir Dieu
La JOC veut permettre à chaque jeune de mieux connaître le monde dans lequel il vit, la société qui l’entoure. Donner des éléments de compréhension lui permettra d’y bouger et de s’y engager. C’est un mouvement éducatif, dans ses dimensions humaine (ex : éducation financière, construction d’un projet de vie), citoyenne (ex : conscience ouvrière, réflexion sur le vote et l’engagement) et chrétienne (ex : faire le lien entre sa vie et sa foi).

AGIR – Etre acteur de la société et de l’Eglise
La JOC invite les jeunes à réaliser des projets et actions issus de la relecture : ils feront ainsi l’expérience du Vivre Ensemble et seront acteurs de fraternité et de solidarité autour d’eux. La Révision de vie est un outil du “Voir – Juger – Agir” : pratique centrale dans le projet de la JOC, c’est un cheminement collectif vécu en équipe de jeunes. Elle demande de ne pas rester neutre, de donner du goût à sa vie, de s’engager sur un chemin de libération à la suite du Christ pour être, vraiment, des hommes et des femmes libres.

L’ALLER VERS

Les jocistes sont envoyés vers les jeunes rencontrés et côtoyés dans les différents lieux de vie. Cette pratique de l’invitation est au cœur du mouvement et est complétée par la démarche d’enquête, qui permet à la JOC de recenser les situations vécues par le jeunes et de proposer des actions et revendications au plus près des attentes et des besoins.

L’ACTION​

La JOC veut inciter les jeunes à bâtir des projets et des actions, au plan local ou à plus grande échelle. C’est par l’action que les jeunes apprennent à exprimer des revendications pour améliorer des situations qu’ils trouvent révoltantes ou pour lesquelles ils ont envie de mieux. Vivre une démarche d’action, de projet, permet à chaque jeune de découvrir ses capacités, de se construire en tant que personne et de se réaliser avec d’autres.

La JOC est un mouvement de jeunes, porté par des jeunes, eux-mêmes soutenus par des adultes… en somme, un mouvement “entre eux, par eux, pour eux” et accompagné.

    • Entre eux : ensemble, les jeunes grandissent, partagent leurs expériences, se soutiennent, bougent…
    • Par eux : la JOC est un mouvement où les jeunes eux-mêmes sont responsables. Elle fait confiance aux jeunes pour porter, réfléchir et faire avancer son projet.
    • Pour eux : qu’ils soient responsables du mouvement ou non, tous les jeunes sont appelés à se mettre au service des jocistes et plus largement des autres jeunes.
  • Accompagné : la JOC est un mouvement accompagné d’adultes, qui soutiennent les jeunes, leur permettent de prendre du recul, d’analyser ce qu’ils vivent… l’accompagnateur agit comme un guide, un conseiller, et a une place importante dans le mouvement. Il est témoin du cheminement du jeune et de son parcours de foi et se met au service de “l’entre eux, par eux, pour eux”.
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